« La simplicité de mes mots parle aux gens. »

Mélodie Ducoeur est une auteure qui incarne la poésie, solaire et réparatrice. Cette jeune auteure sensible de 45 ans a enchaîné quatre livres et deux recueils de poèmes depuis 2021, déclinant ses personnages pour des albums jeunesse et des romans pour adolescents. Dans Le Royaume de Séraphin, elle a imaginé un univers haut en couleurs et comme elle se plait à le dire, où l’on peut voir « le soleil au milieu des nuages ». Son livre, sous-titré « Un sourire au milieu de larmes », est le tome 1 de cette saga à venir.

Une histoire poignante, résolument optimiste

Dimitri était fortement harcelé, en raison de son TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité). Pour échapper à ses souffrances, il s’est jeté d’un pont, laissant derrière lui une mère dévastée. Il se réveille alors au royaume de Séraphin, un lieu perché dans le ciel où règnent douceur et bienveillance. Il rencontre alors Timéo, un chérubin qui n’a connu que le ventre de sa mère, et Lucas, dont la disparition tragique a profondément bouleversé la vie de ses parents. Manquant de confiance en lui, Dimitri se voit confier une mission : parviendra-t-il à redonner le sourire à sa famille restée sur Terre ? 

Ces thèmes sont difficiles. Le harcèlement et la mort, traitées dans un livre, sont choses délicates. Mélodie Ducoeur réussit le pari de faire du Royaume de Séraphin un récit rayonnant, optimiste. En la lisant, on retrouve foi en l’humain et des sujets comme ceux abordés se traversent avec plus d’apaisement et même, finalement, de la joie. Preuve qu’il est possible de retrouver le sourire quand tout semble tragique.

Une écrivaine hypersensible

Née en 1977 en Belgique, Mélodie Ducoeur est maman de quatre enfants, dont un avec un TDAH. Elle connait bien le sujet. Gérante de sociétés et bénévole dans une association, l’écriture entre dans sa vie sur le tard, en 2021, à l’âge de 43 ans. Un jour, elle écrit une nouvelle pour un concours, avec un thème imposé, « D’aile et de plume ». Elle imagine alors l’histoire de ce bébé avec des ailes ayant de super pouvoirs, qui essaie de redonner le sourire à sa famille sur Terre. Elle en sort lauréate, avec le coup de cœur du jury. Mélodie Ducoeur partage la nouvelle, tout le monde est emballé. À quand la suite, lui demande-t-on ? De cette nouvelle, elle décide de faire un roman, puis de l’adapter aussi bien pour les enfants que les adolescents. Elle publie aussi des poèmes, dont un recueil sur le deuil intitulé Nos étoiles du ciel. Bref, elle est prolifique et rattrape, peut-être, toute une partie de sa vie dans laquelle les mots étaient encore en dormance, mûrissant lentement en elle. « J’ai une sensibilité particulière pour les petits et les personnes en souffrance, les plus faibles. Je rêvais d’écrire, je n’en avais jamais eu l’occasion, mais j’avais toujours cette idée dans la tête. Et puis là, en 2021, c’était le bon moment, j’avais plus de temps », explique-t-elle.

Les mots pour conter l’espoir

Mélodie Ducoeur écrit et se laisse porter, sans se poser de questions. Elle travaille beaucoup la fluidité, elle veut avant tout que ses livres soient de la détente à lire. Elle ne voulait pas spécialement traiter, au départ, le thème de la mort. Mais elle a une sensibilité particulière, très empathique. « Je ressens les émotions des autres et je me rends compte que je suis capable de les transmettre en mots, mais surtout de transmettre mon optimisme. Quand des parents qui ont perdu un bébé me disent que je leur ai redonné le sourire, tout cela est très porteur. C’est du bonheur. Les retours de mes lecteurs sont très encourageants », confie Mélodie Ducoeur. Elle a commencé à intervenir dans des écoles, des enseignants font appel à aller pour parler de ces sujets pour lesquels elle sait trouver avec une grande simplicité les mots justes, qui parlent aux gens.

Mélodie Ducoeur n’avait pas auparavant cette conscience d’une telle sensibilité chez elle, celle de pouvoir saisir si justement et profondément les émotions des autres. Alors elle met ses mots au service de sa nature, foncièrement positive, lumineuse. « J’essaie toujours de voir le côté optimiste de la vie. Il est possible que je ne sois plus là dans dix minutes ! On ne maîtrise pas la vie, la mort, alors j’essaie d’en profiter un maximum et d’être le plus possible dans le lien humain, d’être ouverte aux autres », conclue-t-elle, avec beaucoup de douceur. Cette hypersensible allie l’écriture à son envie d’apporter du bonheur aux autres, de les réconforter. Sa croyance en l’humain transpire dans cette histoire, Le Royaume de Séraphin, car pour elle, le harcèlement n’est pas une fatalité, l’empathie se travaille, chaque geste compte, chaque vie sauvée est une victoire.

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