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Comment concilier la liberté d’être et d’agir des résidents d’EHPAD tout en assurant la sécurité ? La question reste entière au moment du deuxième confinement décrété par le gouvernement pour endiguer la progression du coronavirus. La liberté, de nombreuses personnes âgées la revendiquent, arguant de leur libre choix à vivre et à mourir.
La première vague de coronavirus
Lors de la première vague de coronavirus, la population, sidérée, avait fait contre mauvaise fortune bon cœur. Le mot même de liberté n’était pas à l’ordre du jour. Il fallait à tout prix protéger, quitte à enfermer les personnes âgées ans une bulle souvent considérée comme mortifère. Plus de visites, plus de contacts ni visuels ni physiques.
Privées de cette liberté essentielle voire vitale de liens affectifs, beaucoup de personnes âgées se sont laissé glisser vers la fin de vie. Nous avons souvent entendu le syndrome de glissement.
Il s’agit en effet d’un syndrome qui survient chez les personnes âgées ou malades qui font le choix de ne plus lutter, et dont l’état dépressif va générer un affaiblissement général tel que la mort sera la seule issue.
Depuis le premier confinement, les choses ont évolué. Les états d’esprit aussi. Beaucoup semblent moins disposer à suivre les directives nationales. Preuve en est la lettre écrite par Denise H. au président de la République et largement partagée sur les réseaux sociaux.
« Je vous écris aujourd’hui pour vous dire toute ma colère contre vous, vos ministres et vos conseillers « scientifiques ». Qui êtes-vous, jeune godelureau, pour penser et décider à ma place de ce qu’est ma vie, de ce que sera ma vie ? »
La liberté de choisir, de décider
Car c’est bien de liberté qu’il s’agit pour cette dame de 88 ans qui a eu « 5 enfants, tous mariés, qui ont eu à eux tous 15 petits-enfants qui ont maintenant 27 enfants. Liberté de vivre, mais aussi liberté de mourir. « Qui êtes-vous pour décider de ma vie et de ma mort », demande-t-elle encore.
Cette dame écrit ouvertement ce que beaucoup pensent sans oser le dire. Et encore, elle se dit chanceuse car elle vit encore chez elle. « Je pense à mes amis qui vivent en EHPAD, emprisonnés dans leur chambre, sans voir personne, qui ont dû supporter la chaleur parce qu’on leur interdit le ventilateur dans leur chambre. Ils sont en train de mourir ! De tristesse et de solitude. »
La lettre de cette personne qui a travaillé, élevé ses enfants, payé ses impôts, pris ses responsabilités toute sa vie pose clairement le problème de liberté. Les directeurs d’EHPAD l’ont compris en militant majoritairement pour les visites. Protéger sans isoler. Trouver le bon équilibre entre liberté et sécurité grâce à un protocole sanitaire strict. C’est le nouveau credo des professionnels et du Gouvernement qui a d’ailleurs décidé d’autoriser les visites dans les maisons de retraite.
Marie de Hennezel, Psychologue spécialisée dans les soins palliatifs et écrivain, « En voulant protéger les personnes âgées, on leur a parfois nui ».
Ils étaient peu nombreux lors du premier confinement à oser poser des mots sur les conséquences de cet isolement et de cette privation sauvage et totale de liberté. Avec ce second confinement, les professionnels de la gérontologie et de l’accompagnement en fin de vie expriment de façon plus forte leur inquiétudes.
La liberté implique la responsabilité
Lors d’un entretien accordé à France Info, Pascal ChampVert, président de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), estime que les conditions de sécurité sont remplies. Il explique notamment que contrairement à la crise du printemps, les équipes sont mieux préparées. Masques en quantité suffisante, tests qui très vite permettent d’identifier les résidents ou salariés contaminés, gestes barrière assimilés… Désormais, la liberté et la sécurité ne s’opposent plus, elles s’équilibrent.
Les directeurs d’EHPAD en appellent tout de même à la responsabilité de chacun. Le droit à la liberté implique le sens de la responsabilité. Après 9 décès, le directeur d’une maison de retraite près de Nancy a pointé du doigt l’attitude de certaines familles. Grâce à une extrême vigilance de tous, le virus avait épargné sa structure lors de la première vague. Ce qui n’a pas été le cas au mois d’août avec 9 décès à déplorer. En cause, selon lui, le comportement aberrant de quelques familles qui, après avoir été contaminées, ont quand même visité leurs proches. Et surtout, les ont embrassés et serrés dans leurs bras.
On le voit, la notion de liberté est indissociable de la notion de responsabilité. Liberté, oui, mais avec mesure et bon sens.
Plus d’information sur l’organisme de formation Adimpletionum, Belinda Infray
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