Pour commencer, Laurence Wagner est une auteure qui se distingue par son amour de la nature et sa passion pour la poésie. Lauréate de plusieurs prix de poésie, elle est la créatrice d’un tout nouveau recueil poétique : Les haïkus de Laurence : une compilation de haïkus à la fois légers et profonds, qui captivent aussitôt le lecteur par leur beauté et leur simplicité…

Qu’est-ce qu’un haïku ?

Avant de débuter la lecture, il serait peut-être bon de rappeler ce qu’est un haïku. Le haïku est une forme de poésie japonaise qui remonte à plusieurs siècles, et plus particulièrement au 17e. Cette forme se compose généralement de trois vers, avec une structure syllabique de 5-7-5. Historiquement, les haïkus étaient souvent traités pour exprimer la beauté de la nature, les sentiments profonds de l’auteur, ou pour décrire des moments fugaces et éphémères de la vie quotidienne. Aujourd’hui, le haïku a conservé son essence primaire et a été très peu dénaturé, même par les Occidentaux. Cette poésie est considérée comme une minimaliste, car elle utilise très peu de mots pour transmettre une forte quantité d’émotions, de sensations. Une fois que les yeux du lecteur ont parcouru le haïku, son esprit est transporté. C’est une expérience quasiment spirituelle…

Les haïkus de Laurence : un recueil qui a été écrit pour faire plaisir, avec plaisir

Dans cette toute nouvelle collection de poèmes qui explore la sublime nature, l’amour, la solitude et bien d’autres thèmes, l’auteure souhaite partager sa sensibilité auprès de celles et ceux qui la lisent. Tous les haïkus de Laurence Wagner sont empreints d’une profonde subtilité et d’une grande finesse d’observation. C’est là une marque de sagesse évidente, qui se traduit par des instants d’évasion.

Prenons le cas de ce haïku par exemple : 0 « Les roses poétisent — Dans cette vallée de Bulgarie — Couleurs éclatantes » : un petit bijou de poésie qui transmet la particularité de la faune et la flore avec une réelle simplicité. Le thème central est la beauté des roses dans une vallée de Bulgarie. Les roses sont personnifiées, comme si elles avaient leur propre voix. L’utilisation du verbe « poétiser » est un choix intéressant, car il incarne une idée de lyrisme et de raffinement, qui convient parfaitement à ces fleurs évoquant l’amour. Le lieu s’avère être une vallée de Bulgarie. L’auteure choisit ici un cadre très précis, qui permet de situer l’action et de la rendre encore plus concrète. Le lecteur peut facilement imaginer un paysage parsemé de roses aux couleurs éclatantes, qui embaument l’air… L’importance des mots est forte, la musicalité est impeccable et l’atmosphère associée est à la fois poétique et émouvante.

Ce recueil de Laurence Wagner est un hommage à la nature et à la poésie en règle générale. Les haïkus sont empreints et inspirés de la beauté de la nature, la présentant sous un angle sacré, comme une méditation.

La difficulté d’écrire un haïku, maîtrisé par Laurence Wagner

Les haïkus sont souvent considérés, et ce, à juste titre, comme une forme d’art subtile. En seulement une poignée de mots, l’auteur doit capturer un une scène spécifique ou un sentiment, tout en créant une image mentale forte et émouvante, qui parlera au lecteur. Bien que les haïkus soient un genre littéraire très ancien, peu d’écrivains modernes ont réussi à magnifier cette forme authentique. Cependant, Laurence Wagner a prouvé qu’elle était capable de rédiger des haïkus avec brio pour un large lectorat.

Chaque haïku est comme une photographie instantanée, résumant un moment de vie ou de la nature avec une grande clarté et même une sagesse qui force le respect. Les travaux de Laurence se différencient, car ils ne se concentrent pas seulement sur l’environnement, mais traitent également d’autres thèmes dont l’amour et l’amitié. C’est un ouvrage musical, qui immerge totalement le lecteur dans le monde de la poétesse. Attentive et humaine, elle sait où trouver la beauté dans les passages les plus simples du quotidien.

Cette œuvre convaincante apporte une véritable réflexion. Les haïkus ne sont pas un genre artistique présenté en librairie, surtout en France. Pourtant, ils sont souvent utilisés dans le cadre d’ateliers d’écriture pour aider les jeunes écrivains apprentis à s’exprimer de manière concise, les invitant à lâcher prise et à penser différemment au long processus qu’est l’écriture. Avec son format court, nul doute que le recueil de Laurence Wagner trouvera un public qui en ressortira satisfait de cette expérience de lecture. Un ouvrage qui s’intègre parfaitement dans sa bibliographie, fidèle à elle-même et à ses centres d’intérêt.

A lire également :

Pierre Fréha et la liberté d’expression dans Bella Ciao Istanbul